Le CAC 40 s’est effondré ce vendredi 10 octobre, victime collatérale des nouvelles menaces commerciales de Donald Trump visant la Chine. L’indice parisien a abandonné 1,53 % pour terminer à 7 918 points, gommant une partie des gains accumulés cette semaine. Une dégringolade qui illustre la nervosité persistante des investisseurs face aux tensions géopolitiques.
Trump remet le couvert : nouvelle escalade avec Pékin
Coup de théâtre sur les marchés : l’ancien président américain a remis de l’huile sur le feu des tensions commerciales sino-américaines. Accusant Beijing de se montrer « très hostile » suite aux restrictions chinoises sur les terres rares – ces matières premières cruciales pour l’industrie tech -, Trump a dégainé sa réponse habituelle. Sur Truth Social, il a promis une hausse « massive » des droits de douane sur les importations chinoises.
L’onde de choc s’est immédiatement propagée à Wall Street. Les grands indices américains ont viré au rouge : le Dow Jones a lâché 1,1 %, le S&P 500 s’est replié de 1,6 %, tandis que le Nasdaq technologique accusait une chute de 2,5 % au moment de la fermeture européenne.
Paris pris dans la tourmente malgré l’accalmie politique
Paradoxalement, la séance avait plutôt bien commencé pour l’indice CAC 40. Dans la matinée, les cours avaient même grimpé brièvement au-delà des 8 080 points, soutenus par l’espoir d’une nomination rapide du nouveau Premier ministre. Cette perspective semblait offrir une bouffée d’oxygène aux marchés français, toujours échaudés par l’instabilité politique.
Mais l’embellie aura été de courte durée. Les analystes de LBPAM reconnaissent que la formation du nouveau gouvernement apporte un « léger soulagement » – au moins, pas d’élections législatives anticipées à l’horizon immédiat. Ils tempèrent toutefois cet optimisme prudent : l’équilibre politique reste précaire, surtout avec les négociations budgétaires qui s’annoncent houleuses et potentiellement coûteuses.
Automobile et luxe dans l’œil du cyclone
Les secteurs les plus exposés aux remous commerciaux ont trinqué. Stellantis s’est retrouvé lanterne rouge du CAC 40 avec une dégringolade de 7,3 %, et ce malgré des ventes trimestrielles en nette progression. L’acier n’a pas été épargné : ArcelorMittal a reculé de 5,8 %, anticipant déjà les conséquences d’une éventuelle guerre douanière.
Même les fleurons du luxe français, d’habitude plus résilients, ont subi les vents contraires. Hermès a perdu près de 3 % tandis que LVMH cédait 2,4 %. Une baisse qui rappelle la dépendance croissante de ces maisons au marché chinois.
D’autres valeurs ont souffert pour des raisons plus spécifiques : Technip Energies s’est effondré de 7,75 % et Nexans a reculé de 3,1 % après les révisions négatives d’Exane BNP Paribas, qui a dégradé leurs recommandations respectives de « surperformance » à « neutre » et de « neutre » à « sous-performance ».
Devises et matières premières : mouvements contrastés
Sur le front des changes, l’euro a tiré son épingle du jeu face au dollar, progressant de 0,4 % pour s’établir à 1,1613 USD. Une performance relative qui contraste avec l’ambiance morose des actions.
Dans le même temps, les cours pétroliers ont reflué après l’annonce d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, dissipant temporairement les inquiétudes sur l’approvisionnement énergétique. Le Brent de décembre a perdu 3,8 % pour toucher 62,74 dollars le baril, tandis que le WTI de novembre abandonnait 4,2 % à 58,94 dollars.

