Rouler en électrique, c’est bien. Mais est-ce vraiment rentable ? Après un an à bord d’une Tesla Model Y Propulsion, 30 000 kilomètres au compteur et une belle collection de bornes de recharge testées aux quatre coins de l’Europe, l’heure est venue de faire les comptes. Et de répondre, chiffres à l’appui, à cette question que tout le monde se pose : l’électrique, est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
Recharger chez soi, un confort… et un atout économique
S’il y a bien une chose qu’on découvre vite avec une voiture électrique, c’est le plaisir de recharger chez soi. Finis les détours à la station-service, la recharge nocturne devient un réflexe, presque invisible dans le quotidien. Avec un abonnement EDF Tempo, par exemple, les coûts s’effondrent : moins de 2 euros pour 100 kilomètres parcourus. Difficile de rivaliser.
C’est un peu comme avoir sa propre pompe à essence dans le garage, sauf qu’elle ne sent pas l’essence, et qu’elle vous coûte trois fois moins cher. Et pour ceux qui n’ont pas cette option ? Le réseau public a bien évolué, avec de plus en plus de bornes accessibles… mais les tarifs ne sont plus tout à fait les mêmes.
Superchargeurs Tesla : plus chers qu’à la maison, mais toujours compétitifs
Sur la route, la donne change. Les Superchargeurs Tesla, omniprésents en France, sont restés parmi les plus abordables du marché. En moyenne, il faut compter entre 0,30 et 0,35 €/kWh, bien moins que chez certains concurrents comme Ionity ou TotalEnergies, où les tarifs flirtent avec les 0,59 €/kWh.
Petit bémol : ces bornes sont rarement sur les aires d’autoroute. Il faut souvent sortir et perdre quelques minutes. Mais à ce prix-là, beaucoup préfèrent faire un petit détour plutôt que de doubler la facture.
La charge gratuite, un souvenir (presque) d’un autre temps
Autrefois répandue, la recharge gratuite est aujourd’hui devenue une rareté. Quelques stations de supermarchés ou hôtels la proposent encore, mais il ne faut plus vraiment compter dessus. Une des dernières astuces reste le programme de parrainage Tesla, qui permet d’échanger des points contre des recharges gratuites.
Dans notre cas, une partie des 30 000 kilomètres a été parcourue grâce à ce système. Mais pour avoir un aperçu réaliste, mieux vaut raisonner avec des chiffres moyens de marché : environ 0,40 €/kWh pour la charge rapide, 0,15 €/kWh pour la charge lente.
Le vrai coût : 5,5 € aux 100 km
En un an, nous avons consommé 6 000 kWh, soit une moyenne de 20 kWh pour 100 km. Ce chiffre dépasse les promesses constructeur (15,7 kWh/100 km), notamment à cause des longs trajets autoroutiers.
Avec la répartition moitié-moitié entre charge rapide et charge domestique, la facture totale s’élève à 1 650 euros. Ce qui nous donne un coût moyen de 5,5 € pour 100 kilomètres – soit l’équivalent d’une voiture essence consommant à peine 3 litres aux 100 km (avec un litre à 1,80 €).
Et par rapport à une voiture thermique ?
Prenons une Peugeot 3008 essence, équivalent en gabarit et usage. Prix de départ : 33 560 €. Face à elle, la Tesla Model Y Propulsion coûte 37 990 €, bonus écologique déduit. Un écart de 4 430 €.
Mais si l’on compare les coûts à l’usage, la 3008 consomme environ 6,1 l/100 km, soit 11 €/100 km. Résultat ? En moins de 80 000 kilomètres, la différence de prix est amortie. Pour un conducteur parcourant 30 000 km/an, le seuil est franchi en moins de trois ans.
Et on ne parle même pas des coûts d’entretien : vidanges, freins, filtres, tout cela disparaît presque avec une électrique. Tesla ne requiert aucun entretien périodique obligatoire pour conserver la garantie.
En conclusion : une vraie économie… mais à certaines conditions
L’électrique, et la Tesla Model Y en particulier, montre qu’il est possible de réduire sérieusement ses dépenses de mobilité. À condition d’avoir accès à une recharge à domicile ou au travail, et de savoir optimiser ses trajets.
Mais attention à ne pas tout miser sur l’aspect financier. L’intérêt d’une voiture électrique dépend du profil de conduite, du mode de vie, et de l’usage quotidien. Et si les SUV électriques sont séduisants, il ne faut pas oublier que les petites citadines électriques, plus légères, pourraient bien devenir les vraies championnes de l’efficacité… et des économies.

