Ce PDG veut 50 % de chômage

Ce PDG veut 50 % de chômage : des propos qui font scandale

julien
écrit par Thomas

juillet 1, 2025

Alors que de nombreux salariés cherchent un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, un dirigeant australien fait polémique en appelant à un retour en force de la précarité. Une vision radicale qui soulève autant d’indignation que d’incompréhension.

Quand un PDG rêve de crise sociale

Imaginez un patron qui considère que la solution aux dérives du monde du travail passe par… une explosion du chômage. C’est, en substance, la déclaration choc de Tim Gurner, un entrepreneur australien connu pour ses investissements dans l’immobilier de luxe. À contre-courant des tendances actuelles, il estime que les salariés ont « pris le pouvoir » et qu’il est temps de remettre de l’ordre dans les priorités. Son remède ? Un taux de chômage à 40 ou 50 %, rien que ça.

Lors d’une conférence très commentée, Gurner a martelé : « Les gens doivent se rappeler qu’ils travaillent pour des entreprises, et non l’inverse. » Un propos qui a fait bondir tant les syndicats que de nombreux chefs d’entreprise. Car au-delà de la provocation, c’est une vision du travail profondément déshumanisée qui se dessine.

Les aspirations des nouvelles générations balayées

Il suffit de discuter avec des trentenaires autour d’un café pour comprendre à quel point les attentes ont changé. Plus question de sacrifier sa santé mentale ou ses soirées pour des horaires rigides. Depuis la pandémie, la recherche d’équilibre, de flexibilité et de sens au travail est devenue une priorité pour une majorité de salariés. Un sondage IFOP réalisé en 2024 révélait que 72 % des jeunes actifs préfèrent refuser une promotion plutôt que de perdre en qualité de vie.

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Dans ce contexte, les propos de Gurner paraissent d’un autre temps. Ils ignorent des réalités bien ancrées : l’épuisement professionnel, les reconversions massives, ou encore l’essor de la démission silencieuse — ce phénomène où l’on fait juste ce qu’il faut, sans plus. À croire qu’il n’a jamais entendu parler du « burn-out »…

Des conséquences économiques potentiellement catastrophiques

Souhaiter un chômage de masse, ce n’est pas seulement un fantasme patronal hors-sol, c’est aussi un risque majeur pour toute l’économie. Historiquement, des taux de chômage élevés entraînent une chute de la consommation, une hausse de la pauvreté et une fracture sociale profonde. L’INSEE et l’OCDE sont formels : chaque point de chômage supplémentaire fragilise durablement le tissu économique et social d’un pays.

De plus, ce type de discours peut alimenter un climat de méfiance entre salariés et employeurs, à rebours des démarches actuelles de dialogue social. Certaines entreprises, à l’instar de Danone ou L’Oréal, ont au contraire misé sur la co-construction des conditions de travail pour renforcer l’engagement de leurs équipes.

Télétravail et flexibilité : le nouveau contrat moral

Loin d’être un caprice, le télétravail s’est imposé comme un outil incontournable. S’il a ses défis — isolement, management à distance — il a aussi prouvé qu’il pouvait stimuler la productivité tout en réduisant le stress. Dans de nombreuses PME françaises, on raconte que la pause déjeuner est redevenue un moment de convivialité, non une course contre la montre.

Les entreprises les plus agiles sont aujourd’hui celles qui parviennent à conjuguer souplesse, autonomie et esprit d’équipe. On parle de management horizontal, de semaine de quatre jours, d’espaces de co-working hybrides… Bref, tout sauf le retour au salariat à l’ancienne.

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Une vision idéologique déconnectée du terrain

Pourquoi un dirigeant comme Tim Gurner prendrait-il un tel contre-pied ? Plusieurs hypothèses circulent. Certains y voient une position idéologique néolibérale pure et dure, où la compétition est reine et où l’humain passe après les profits. D’autres évoquent des intérêts économiques personnels : un retour massif au bureau pourrait, par exemple, redynamiser le marché immobilier professionnel.

Mais dans tous les cas, une chose est claire : cette vision ne prend pas en compte l’évolution du rapport au travail. Elle semble ignorer que le monde a changé, que le bien-être des employés est devenu un levier de performance, et que l’autorité par la peur appartient désormais au passé.

Et maintenant, on fait quoi ?

Ce tollé provoqué par Gurner aura au moins le mérite de poser les bonnes questions : quelle place accorde-t-on au salarié dans l’entreprise ? Faut-il nécessairement choisir entre performance et bien-être ? Les experts en ressources humaines s’accordent à dire qu’il est temps d’inventer de nouveaux modèles.

Cela passe par la formation continue, l’écoute active, la participation des salariés aux décisions, et surtout, par une vision plus humaine de l’entreprise. Car au fond, ce que beaucoup réclament, ce n’est pas de travailler moins, mais de travailler mieux.

julien

Esprit analytique et stratège hors pair, Thomas est l’architecte des convictions profondes de Minoritaires.com. Passionné de marchés financiers, d’analyse fondamentale et de stratégies long terme, il apporte une vision lucide et structurée dans chaque prise de position.Derrière son calme apparent se cache une rigueur redoutable et une curiosité insatiable, toujours au service de l’investisseur indépendant. Avec Thomas, la réflexion prend le pas sur l’émotion pour mieux anticiper et comprendre les mouvements de fond.

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