L’entreprise connue pour avoir créé ChatGPT se prépare à son lancement sur les marchés financiers, envisageant une opération parmi les plus importantes de l’histoire.
L’essor des géants de l’IA propulse Wall Street
Depuis quelques semaines, les géants technologiques américains enchaînent les records boursiers, surfant sur la vague de l’intelligence artificielle. Apple vient de franchir le cap historique des 4 000 milliards de dollars de capitalisation. Quant à Nvidia, elle a littéralement explosé tous les compteurs en dépassant la barre symbolique des 5 000 milliards de dollars.
Au cœur de cette frénésie boursière se trouve OpenAI, la start-up qui a révolutionné le secteur en lançant ChatGPT fin 2022. Son assistant conversationnel fait désormais figure de symbole de ce que certains appellent déjà la « quatrième révolution industrielle ».
Une valorisation record à l’horizon
D’après Reuters (30 octobre), OpenAI de Sam Altman planche sérieusement sur son introduction en Bourse. L’objectif affiché ? Une valorisation astronomique de 1 000 milliards de dollars qui la hisserait au niveau de Berkshire Hathaway, l’empire financier de Warren Buffett.
Le dépôt du dossier pourrait intervenir dès le second semestre 2026, avec un débarquement officiel à Wall Street entre fin 2026 et début 2027. Sarah Friar, directrice financière de la société, aurait déjà évoqué cette fenêtre de tir auprès d’investisseurs privilégiés.
Reste que l’entreprise temporise : un porte-parole précise que l’IPO ne figure pas parmi les priorités immédiates, aucune échéance ferme n’étant gravée dans le marbre. L’opération devrait permettre de lever au moins 60 milliards de dollars, un montant susceptible d’évoluer d’ici sa réalisation.
Le Wall Street Journal avait déjà évoqué 2027 comme horizon probable, s’appuyant sur des déclarations de Sam Altman mentionnant une IPO « éventuelle ». Gene Munster, de chez Deepwater Management, partage cette vision et table lui aussi sur cette période.
Une restructuration clé et un partenariat stratégique avec Microsoft
Les ambitions d’OpenAI ont un prix : 13 milliards de dollars d’investissements selon le Financial Times. Malgré un chiffre d’affaires qui avoisine les 20 milliards de dollars, l’entreprise accuse toujours des pertes et cherche de nouveaux financements.
La transformation en Public Benefit Corporation (société d’utilité publique) marque un tournant majeur. Cette restructuration s’est faite avec l’accord de Microsoft, partenaire historique depuis 2016. Leur récent accord redéfinit les règles du jeu, accordant davantage d’autonomie à chaque partie.
Microsoft détient désormais 27 % du capital d’OpenAI après le dernier tour de table. En contrepartie, OpenAI s’engage à injecter 250 milliards de dollars dans l’extension de ses infrastructures informatiques via la plateforme Azure de Microsoft.
Bank of America voit dans cet arrangement un jackpot pour Microsoft, consolidant sa domination sur les infrastructures IA. L’accès commercial aux modèles OpenAI (ChatGPT, DALL-E…) passera exclusivement par Azure, garantissant à Microsoft des revenus substantiels sur le calcul, le réseau et le stockage.
Cette exclusivité profite déjà à des clients comme Morgan Stanley, qui exploite GPT-4, ou Canva, dont certaines fonctionnalités s’appuient sur les modèles d’OpenAI via l’API hébergée sur Azure.
Ces transformations positionnent OpenAI pour bouleverser l’écosystème tech et financier, avec une IPO qui pourrait bien figurer parmi les opérations les plus spectaculaires de ces dernières années.