Une journée noire pour S.E.B. à la Bourse de Paris. Le fabricant français d’électroménager a chuté de près de 20% ce lundi 6 octobre 2025, après avoir annoncé une nouvelle révision à la baisse de ses prévisions annuelles. Depuis janvier, l’action a perdu près de 40% de sa valeur.
Le marché américain freine la croissance
Le propriétaire de marques phares comme Krups, Moulinex, Rowenta, Calor et Tefal a réajusté ses ambitions ce matin. Le groupe table maintenant sur une évolution de ses ventes, à périmètre comparable, entre stable et légèrement positive. Quant au résultat opérationnel d’activité (Ropa), il devrait osciller entre 550 et 600 millions d’euros – bien loin de la fourchette initiale de 700 à 750 millions.
Comment expliquer cette déconvenue ? L’activité s’avère moins dynamique que prévu en Europe, tandis qu’outre-Atlantique, les distributeurs et les clients professionnels font preuve d’un attentisme marqué. Malgré le lancement de nouveaux produits et des résultats solides en Asie ainsi qu’une reprise encourageante en Amérique du Sud, ces bonnes nouvelles n’arrivent pas à compenser les difficultés ailleurs.
Un troisième trimestre qui s’annonce compliqué
L’entreprise s’attend à une légère baisse des ventes au troisième trimestre. Une perspective qui tranche avec les espoirs de redressement nourris plus tôt dans l’année, notamment grâce à une reprise espérée du segment professionnel et à une meilleure maîtrise des dépenses. La réalité du terrain impose désormais plus de prudence, surtout face à une concurrence qui s’intensifie.
Ce n’est pas la première alerte de l’année. En juillet déjà, les droits de douane américains avaient contraint S.E.B. à revoir ses prévisions, provoquant une première secousse boursière.
L’automne sera décisif
Le groupe reconnaît que le rebond espéré fin juillet ne s’est pas matérialisé avec l’ampleur souhaitée. Septembre, mois traditionnellement crucial pour les volumes et qui marque l’entrée dans la haute saison, n’a pas répondu aux attentes. Plutôt que d’attendre la publication officielle des résultats trimestriels prévue le 23 octobre, la direction a choisi d’anticiper l’annonce pour préparer les investisseurs.
Selon les analystes de TP ICAP Midcap, les marchés principaux du groupe – l’Europe continentale (34,7% du chiffre d’affaires grand public en 2024), les États-Unis et le secteur professionnel – peinent à décoller. Une situation préoccupante quand on sait que la seconde moitié de l’année concentre habituellement 55% du chiffre d’affaires annuel et 70% du résultat opérationnel. Le quatrième trimestre à lui seul pèse environ 30% des ventes et 45% du résultat opérationnel d’activité.
Cette nouvelle mise en garde place S.E.B. sous les projecteurs et soulève des questions sur sa capacité à rebondir sur ses marchés de référence.

