Aux États-Unis, le distributeur Target, acteur majeur avec près de 2 000 points de vente, fait face à une nouvelle baisse de ses résultats et annonce un changement à sa tête. Michael Fiddelke, qui a débuté comme stagiaire chez Target il y a plus de vingt ans, est nommé directeur général, chargé de relancer une croissance en perte de vitesse.
Target, enseigne populaire mais en perte de vitesse
Très réputé outre-Atlantique, Target est une chaîne de magasins proposant des produits variés à prix attractifs : alimentaire, électroménager, vêtements, meubles… Cette enseigne familiale est même devenue un symbole culturel, comme en témoigne le film « Une place à prendre » (1991), dont l’intrigue se déroule partiellement dans un magasin Target.
Quatrième distributeur généraliste aux États-Unis, Target subit une concurrence féroce. Ses parts de marché se réduisent face à Walmart, Costco et le géant du e-commerce Amazon. Sur l’année écoulée, ses ventes ont reculé de 0,8 %, tandis que son action s’est effondrée de 34 %.
En mai dernier, l’agence Morningstar soulignait un environnement extrêmement compétitif associé à une consommation globale atone, facteurs pesants pour la société.
Michael Fiddelke, un dirigeant issu de l’interne pour redresser la barre
Pour dynamiser ses performances, Target a choisi un dirigeant interne : Michael Fiddelke, âgé de 49 ans, qui gravit les échelons depuis son stage en 2003. Il remplacera Brian Cornell, dont le départ s’échelonnera afin d’assurer une transition progressive jusqu’en février 2026.
Lors d’une conférence, Fiddelke a affirmé venir « avec urgence pour relancer l’activité et retrouver une croissance rentable ». Connaissant les succès et faiblesses passées de l’enseigne, il a déclaré avoir identifié plusieurs chantiers cruciaux à adresser.
Les indicateurs du deuxième trimestre continuent de montrer les difficultés du groupe. Les ventes comparables ont baissé de 3,2 %, à 25,2 milliards de dollars. Parallèlement, le résultat opérationnel a diminué de 19,4 %, s’établissant à 1,317 milliard, et le bénéfice par action a chuté de 20,2 % à 2,05 dollars.
Une compétitivité mise à mal par la concurrence et l’exposition aux droits de douane
Ces résultats sont globalement conformes aux attentes des analystes, qui tablaient sur un recul similaire du chiffre d’affaires et du bénéfice par action. La croissance des ventes en ligne (+4,7 %) reste légèrement inférieure au consensus qui envisageait 5,3 %.
Target maintient ses prévisions annuelles, anticipant une baisse des ventes dans une fourchette de 1 à 4 % et un bénéfice par action ajusté compris entre 7 et 9 dollars.
En Bourse, le titre a chuté de 8 % à l’ouverture, signe que le marché espérait une nomination externe pour injecter du sang neuf au sein du groupe.
La semaine précédente, Bank of America a dégradé sa recommandation sur la valeur, passant de « neutre » à « sous-performance », soulignant que Target accuse un retard face à ses concurrents en matière de ventes, d’expansion numérique et d’investissements.
La banque souligne que Target est plus exposé aux droits de douane américains, avec environ 50 % de ses coûts de marchandises touchés, contre 33 % pour Walmart et Costco, ce qui limite ses marges de manœuvre face à ces surtaxes.