Les États-Unis renforcent leur stratégie d’indépendance minérale avec l’annonce d’un investissement substantiel dans Trilogy Metals, groupe minier canadien. Cette manœuvre s’inscrit dans la politique de l’administration Trump pour sécuriser l’accès aux minéraux critiques, enjeu devenu prioritaire.
Un bond spectaculaire sur les marchés
Mardi 7 octobre, Trilogy Metals a littéralement explosé en Bourse : +250% dès l’ouverture au New York Stock Exchange. Avec une capitalisation modeste de 350 millions de dollars la veille au soir, la société a profité pleinement de l’effet d’annonce gouvernemental.
Washington mise gros : l’acquisition de 10% du capital représente 35,6 millions de dollars, pilotée par le département de la Guerre. Le gouvernement s’octroie même des warrants pour potentiellement étendre sa participation de 7,5% supplémentaires. Une stratégie d’investissement qui ne laisse rien au hasard.
L’Alaska, nouveau terrain de jeu minier
Le joyau de Trilogy Metals ? Le projet Upper Kobuk Minerals, niché dans le district d’Ambler en Alaska. Ce gisement fait saliver : cuivre, zinc, plomb, or, argent, et même du cobalt haute teneur. Les géologues le classent parmi les sites polymétalliques les plus prometteurs au monde.
Trump a d’ailleurs mis les bouchées doubles en annulant la décision Biden qui bloquait le projet Ambler Road – cette fameuse route qui doit désenclaver la zone minière. Bien sûr, les écologistes montent au créneau, inquiets pour l’écosystème local. Mais l’administration actuelle semble déterminée à passer outre ces préoccupations environnementales.
Washington multiplie les coups sur l’échiquier minier
Trilogy Metals n’est que le dernier pion d’une stratégie plus vaste. La semaine passée, Lithium America Corp (toujours canadienne) recevait 5% d’investissement public, accompagné d’une participation équivalente dans Thacker Pass – où General Motors possède déjà 36%. Résultat : +30% pour l’action.
En juillet, c’était au tour de MP Materials de recevoir 400 millions de dollars. Cette société américaine, spécialisée dans les aimants permanents à base de terres rares, avait alors gagné 50% en une séance. Son modèle intégré – de l’extraction à la transformation – séduit visiblement l’investisseur public.
Briser l’hégémonie chinoise sur les métaux rares
Derrière ces investissements massifs se cache une réalité géopolitique implacable. La Chine contrôle aujourd’hui 69% de la production mondiale de terres rares, contre seulement 12% pour les États-Unis, d’après l’Institut polytechnique de Paris. Un déséquilibre que Washington refuse de tolérer plus longtemps.
Trump mise sur une approche directe : investir massivement dans des sociétés minières performantes pour reconquérir l’autonomie stratégique américaine. L’objectif ? Sécuriser l’approvisionnement en matériaux indispensables à la souveraineté industrielle et technologique du pays.

