Les Bourses européennes ont navigué en eaux troubles ce mercredi 29 octobre. Paris n’a pas échappé à cette morosité générale, les investisseurs préférant attendre les signaux de la Réserve fédérale américaine avant de prendre position.
Le CAC 40 flirte dangereusement avec le seuil des 8.200 points
L’indice phare de la place parisienne a cédé 0,19 % pour clôturer à 8.200,88 points. Un score qui permet tout juste de préserver ce niveau psychologique des 8.200 points, mais qui traduit bien l’hésitation ambiante. Les traders restent sur leurs gardes, l’œil rivé sur la réunion de politique monétaire de la Fed qui doit se tenir en soirée.
Le consensus penche massivement pour une nouvelle baisse de 0,25 point des taux directeurs américains. L’outil Fedwatch du CME Group affiche même une probabilité de 99,9 % pour cette option. Une trajectoire accommodante qui pourrait se prolonger en décembre, selon l’évolution des indicateurs macro d’ici là.
Jerome Powell jongle avec un déficit d’informations
Vincent Reinhart, économiste en chef chez BNY Investments, anticipe un retour du taux directeur dans une fourchette comprise entre 3,75 % et 4 %. Mais la banque centrale américaine se trouve dans une situation délicate : le shutdown du gouvernement fédéral américain a considérablement réduit le flux de statistiques officielles disponibles. Emploi, inflation… les données manquent pour éclairer les décisions.
Cette opacité statistique pourrait paradoxalement jouer en faveur d’un assouplissement monétaire prolongé, la Fed préférant pécher par excès de prudence plutôt que de risquer un freinage brutal de l’économie.
Emeis s’envole, Bic décroche : le grand écart des valeurs
Côté valeurs individuelles, Emeis (l’ancienne Orpea) a brillé avec un gain de 9,3 %. Le groupe a bénéficié d’une amélioration de ses taux d’occupation au troisième trimestre, un signal encourageant pour sa restructuration. À l’opposé, Bic a plongé de 7,9 % après avoir une nouvelle fois révisé ses objectifs annuels à la baisse, victime notamment de l’impact des droits de douane américains sur ses activités.
Outre-Atlantique, la saison des résultats bat son plein avec les publications d’Alphabet, Microsoft et Meta ce mercredi. Apple et Amazon prendront le relais jeudi soir. Dans ce contexte effervescent, Nvidia continue d’écrire l’histoire en franchissant le cap symbolique des 5.000 milliards de dollars de capitalisation, une première sur les marchés américains.
Euro-dollar en mode pause, le pétrole reprend des forces
Sur le marché des devises, la paire euro-dollar reste figée autour de 1,1637$, dans l’attente des décisions de la Fed. Le pétrole, lui, retrouve un peu de tonus après la publication de données américaines montrant une baisse inattendue des stocks hebdomadaires. Le Brent de décembre a progressé de 0,9 % à 64,43 dollars, tandis que le WTI s’est apprécié au même rythme pour atteindre 60,69 dollars.
L’agenda parisien s’annonce chargé avec les publications d’Airbus ce mercredi soir, puis de Schneider Electric, TotalEnergies, Société Générale et Crédit Agricole jeudi. De quoi alimenter les débats sur la santé des entreprises françaises dans un contexte économique incertain.