Une vidéo virale, des propos provocateurs, et une mise au point officielle. C’est le cocktail explosif qui a récemment agité les réseaux sociaux autour d’un jeune homme se vantant de vivre des aides sociales sans travailler. Mais derrière les déclarations chocs, l’administration n’a pas tardé à réagir.
Une vidéo provocante qui sème le trouble
C’est sur TikTok que l’affaire a pris de l’ampleur. Un certain ALP, affirmant vivre à Paris, y déroule avec aplomb le récit de son quotidien… entièrement financé, selon ses dires, par les aides sociales françaises. RSA, APL, subventions de la mission locale, pass Navigo payé, factures couvertes par les assistantes sociales, repas des Restos du cœur… Rien n’est oublié. Le tout résumé dans un discours assumé : « Je ne fais rien, c’est vous qui payez. »
La vidéo a rapidement dépassé les 360 000 vues, provoquant un mélange de stupeur et d’indignation dans les commentaires. Certains y voient un exemple criant de fraude sociale, d’autres une provocation gratuite.
Un cas pris au sérieux par les autorités
Face à l’ampleur de la diffusion, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) est sortie du silence. Sur les réseaux, elle indique avoir identifié la personne et lancé des vérifications sur sa situation réelle. Et les premiers éléments semblent remettre en cause la véracité de ses propos.
Le cabinet d’Aurore Bergé, ministre des Solidarités, évoque quant à lui une recherche de buzz davantage qu’une fraude avérée. “Aucune infraction n’a été constatée à ce stade”, explique-t-on. Mais la prudence reste de mise : les investigations continuent, et une plainte pourrait être déposée si les faits s’avèrent fondés.
Une incitation à la fraude dans le viseur
Ce n’est pas la première fois qu’un influenceur met en avant un mode de vie financé par les aides sociales, de manière provocante. En septembre, un youtubeur, se faisant appeler Mertel, revendiquait lui aussi 1800 euros par mois « sans rien faire ». Déjà, cela avait fait réagir la ministre, qui avait ensuite soutenu un amendement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2024.
Ce texte introduit une nouvelle infraction : l’incitation publique à la fraude sociale, notamment via les réseaux sociaux. Cette nouvelle disposition entrera en vigueur le 1er janvier prochain, et prévoit jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.
Des propos qui fragilisent la solidarité
Au-delà du cas individuel, ce type de contenu soulève des questions plus larges sur l’image du système social français. En se vantant de « vivre sur le dos des Français », ces vidéos risquent de nourrir les clichés, voire de fragiliser l’adhésion collective à la solidarité nationale.
Pour le gouvernement, il est donc essentiel de réaffirmer les règles : bénéficier d’aides suppose des conditions strictes, et tout abus ou incitation à frauder fera l’objet de sanctions. Mais il s’agit aussi d’inviter à la vigilance face aux contenus viraux, parfois plus proches de la mise en scène que du témoignage véridique.
Dans le cas d’ALP, rien ne prouve pour l’instant que ses propos soient conformes à la réalité. Mais une chose est sûre : même sur TikTok, la loi ne s’arrête pas à l’écran.

