Doit-on apporter ses actions Lafarge à l’OPE du suisse Holcim ? Faut-il les vendre avant la fin de l’opération ? Faut-il les garder ? Le site minoritaires.com n’est pas là pour donner des conseils. En revanche, nous avons essayé d’analyser les solutions qui s’offrent aux actionnaires dans le cas de l’OPE présentée sur le site de Lafarge. (Attention nous attirons votre attention sur la date de cet article qui n’a pas été mis à jour, la situation a considérablement évolué)
L’échange d’actions sera sans doute une bonne affaire pour les « minoritaires dorés » qui détiennent un montant important d’actions au sein d’un compte titre (hors PEA). S’ils ont la chance de pouvoir confier la gestion de leur portefeuille et de leur fiscalité à un expert, ils sauront éviter les pièges de la double imposition, ils apprécieront la solidité du franc suisse et les perspectives financières du futur leader mondial LafargeHolcim.
Le titre Lafarge a reculé de 9 % depuis le lancement de l’OPE
A contrario, pour l’actionnaire individuel qui gère quelques centaines de titres Lafarge, l’échange d’actions Lafarge contre des actions LafargeHolcim est tout simplement impossible au sein du PEA. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Lafarge et les teneurs de compte, pour ne pas s’avouer vaincus, ont mis en place une vraie usine à gaz. Dans les faits, ce qu’il proposent n’est ni plus, ni moins qu’une vente d’actions Lafarge inscrites sur le PEA suivie d’un rachat simultanée d’actions du suisse Holcim sur un compte titre et ceci dans le respect de la parité définie par l’OPE. Problème : à moins de casser son PEA, c’est à dire de s’interdire les versements ultérieurs (s’il a plus de 8 ans), l’argent de la vente des actions Lafarge ne peut servir au rachat des actions Holcim. Et là, ni Lafarge, ni Holcim, ni les banques n’ont trouvé de solution pour pallier cet inconvénient.
Dans des marchés financiers mal orientés, de nombreux actionnaires individuels ont donc préféré ces jours-ci se débarrasser de leurs actions Lafarge en Bourse quitte à accentuer encore le mouvement de baisse. Entre le 28 mai et le 9 juin, le cours de l’action a chuté de 9 %.
Pourquoi se débarrasser de ses actions Lafarge dans la précipitation ?
Or, rien n’oblige l’actionnaire individuel à se débarrasser de ses titres. Une solution consiste même à ne rien faire et à conserver tout bonnement ses actions Lafarge sur son PEA.
A quoi s’expose t-on dans ce cas si on suppose que le suisse ramasse plus de 66 % des actions et réussit son opération ?
Première hypothèse : Holcim obtient à l’issue de son OPE (après la réouverture de l’offre, donc mi-juillet) plus de 95 % du capital de Lafarge. Les actionnaires qui n’auront pas apporté représenteront donc moins de 5 % des titres et ils auront vite une nouvelle opportunité de profiter de l’offre.
Les risques en cas de conservation dans le PEA
En effet, Holcim a indiqué qu’il mettrait en oeuvre une procédure de retrait obligatoire dans les trois mois, c’est à dire d’ici octobre 2015. Dans cette hypothèse, il n’y aura aucune démarche à effectuer. Les actions Lafarge seront rachetées automatiquement par Holcim et le PEA sera crédité de la somme en cash. Le prix proposé par Holcim fera l’objet d’une expertise indépendante et il ne devrait pas ignorer la parité offerte lors de l’OPE. Les actions Holcim sont en francs suisses et non en euros, ce qui pourrait présenter un avantage.
Deuxième hypothèse: Holcim réussit son OPE mais ne parvient pas à ramasser 95 % du capital. Que se passera-t-il pour ceux qui auront gardé leurs titres Lafarge ? L’action restera cotée aussi longtemps que le seuil de 95 % ne sera pas atteint. S’il n’existe aucune certitude sur l’évolution du cours, les titres Lafarge pourront tout de même être cédés à tout moment. Dans quelles conditions ? Parions qu’Holcim aura hâte de ramasser 95 % des actions pour retirer Lafarge de la cote et mettre en oeuvre ses synergies. Un courant acheteur profiterait alors au titre. La menace de l’illiquidité des actions ne nous paraît pas sérieuse.
Pour conclure, sauf à envisager un effondrement de la Bourse et à en conclure qu’il faut vendre son portefeuille d’actions, conserver ses actions Lafarge au sein du PEA, présente un risque mesuré.
Si conserver ses actions Lafarge présente un risque mesuré, c’est tout de même un risque ! En effet, en cas de retrait obligatoire c’est la parité qui devrait s’imposer mais il n’est pas certain que l’action LafargeHolcim ne recule pas en raison de la création d’actions liées aux actions gratuites qui vont être distribuées aux actionnaires ayant participé à l’échange. A partir de ce moment là un expert peut peut-être justifier ainsi la modification de la parité. C’est un risque à prendre en compte avant le 28 juillet.
On constate pour l’instant que LG sous performe le CAC 40 depuis quelques jours, ce qui signifie que les actionnaires de Lafarge vendent (12 millions d’actions échangées) .
Bonjour et merci pour cette précision. Ici aussi les banques proposent la même chose. Le résultat à vendre vos actions Lafarge du PEA et à racheter l’équivalent sur un compte titre à part. Je ne vois toujours pas où est l’échange.
Concernant la non-éligibilité des nouveaux titres au PEA, cela m’est arrivé sur un autre titre il y a quelques années.
Ce que m’avait été proposé était de compenser la sortie des titres du PEA par une compensation en entrée monétaire sur le compte au moins égale à la valeur des titres. Et pour cela il fallait donc aussi ouvrir un compte titres.