Nous publions la liste des valeurs détenues en portefeuille au 3/06/2019.
ACCOR – FR0000120404 ( suivi post cession d’actifs significatifs)
ALSTOM-FR0010220475 (suivi apports d’actifs prise de contrôle par Siemens)
CARREFOUR- FR0000120172 ( suivi gouvernance et RSE)
ESSILORLUXOTTICA – FR0000121667 EL ( suivi échec gouvernance)
EURAZEO – FR0000121121 RF ( suivi de la gouvernance)
GROUPE EUROMEDIS – FR0000075343 (suivi post OPA)
HYBRIGENICS- FR0004153930 ( suivi AG et dissolution)
PERNOD RICARD- FR0000120693 ( suivi gouvernance & AG)
PUBLICIS – FR0000130577 ( suivi gouvernance, succession et rémunération)
SAFRAN- FR0000073372 ( suivi post opération financière & gouvernance)
SAINT GOBAIN – FR0000125007 ( suivi gouvernance et succession)
SCOR – FR0010411983 SCR ( suivi gouvernance et opération financière)
SEQUANA- FR0011352590 (liquidation impossible)
VALEO- FR0013176526 ( suivi de la gouvernance & rémunérations)
Au 3 juin 2019, nous avions acquis depuis le 22 mai 2019, trois valeurs qui méritent un suivi en termes de gouvernance. Après avoir assisté à l’AG de la Société Générale, nous avons préféré céder nos titres. Le recentrage de la banque et une gouvernance contestée en interne et « fatiguée » par les contraintes qui découlent des sanctions, nous laisse penser qu’il y a mieux à faire.
Notre portefeuille compte 14 titres au lieu de 12 précédemment. Il nous est impossible de céder les titres Sequana et nous craignons que ce soit bientôt le cas aussi pour les titres Hybrigenics. La direction du groupe se paie toujours une rémunération élevée, alors que la société n’a plus d’activité. Aucune AG n’est convoquée, aucun document de référence n’est publié, aucune information n’est donnée sur le projet de rapprochement avec Diagnostic Medical Systems ce qui peut laisser penser qu’il s’agit d’une offre-baudruche. Dans ce cas, logiquement, la société peut aller vers une liquidation judiciaire si le quorum reste insuffisant pour voter une liquidation amiable. L’AMF n’exige visiblement aucune information de la société qui ne communique pas.
Les nouvelles qui concernent Scor ne sont pas tellement encourageantes ce qui explique sans doute un cours flat. Sans qu’on comprenne bien pourquoi, l’Autorité de contrôle prudentiel des banques et des assurances s’est posée comme arbitre du duel Scor-Covea exigeant un règlement à l’amiable plutôt que de voir les deux groupes à s’opposer au tribunal. Les arbitres et défenseurs en question, d’un côté comme de l’autre se connaissent bien et font partie du même cercle patronal qui navigue entre le Medef et Le Siècle. Kessler-Gosset Granville-De Romanet y côtoient aussi la présidente du Haut comité de gouvernement d’entreprise Patricia Barbizet. Et ce n’est pas le gouverneur de la Banque de France à la tête de l’ACPR qui peut se prévaloir d’une indépendance totale sur ce dossier. Ancien de BNP Paribas qu’il a quitté il y a trois ans, François Villeroy de Galhau, serait en situation de conflit d’intérêts, s’il devait mettre son nez dans le dossier ce qu’il lui sera difficile d’éviter. BNP Paribas est la banque conseil du PDG de Scor qui a rejeté la tentative d’OPA de Covéa à un prix très supérieur au cours actuel. Denis Kessler siège depuis plus de 12 ans au conseil de BNP Paribas et Marguerite Bérard-Andrieu, énarque, major de la promotion Macron, et membre du Comex de BNP Paribas, siège au conseil de Scor. En outre, et c’est là que l’ACPR peut être légitime, BNP Paribas s’est engagé auprès de Scor à apporter des fonds propres, en cas de « gros pépin ». Un joli méli mélo qui peut faire craindre que dans cette affaire que l’actionnaire minoritaire soit traité comme la dernière roue du carrosse.
Nous avons acheté des actions Publicis, Saint Gobain et Carrefour afin d’assister aux assemblées générales. Celle de Publicis présentait un intérêt lié au changement de génération qui s’est opéré à la tête du groupe en 2018. On y a parlé de « transparence ». Le nouveau DG de Publicis, est sans doute plus à même de résister à la concurrence des Gafas et d’aider ses clients à enrichir leurs données marketing grâce à la filiale Sapient et à la future acquisition d’Epsilon. Bien que le financement de ce rachat reste encore à boucler. Dommage pour la France, les emplois qui se créent dans le digital se trouvent surtout en Inde.
L’assemblée générale de Carrefour a lieu quant à elle, dans un endroit bien difficile d’accès si l’on n’est pas motorisé. Et dans ce cas, il faut tout de même braver les encombrements. Elle a lieu ce vendredi 14 juin 2019 à 10 heures aux Dock Pullman à Aubervilliers, endroit peu commun pour une AG du CAC40 qui se tiennent la plupart du temps, soit au Palais des Congrés à Paris, soit à la Maison de la mutualité, soit au siège de la Société.
Ici on est à 600 mètres du métro Front Populaire (Saint Denis) le plus proche. Nous avons posé la question « Pourquoi si loin ? », « Y-a-t-il une navette ». Mais, pas d’explication sur le lieu choisi depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard et « pas de navette » sachant qu’il y a un bus, le 239 qui conduit devant les Docks (arrêt NetSqu@re). Depuis le centre de Paris il faut bien compter 3/4 heure à 1 heure pour s’y rendre. Pour beaucoup d’actionnaires qui ont parfois du mal à marcher, c’est un parcours du combattant. On imagine qu’un tel lieu aura pour effet de rajeunir les participants. Avec un peu de chance, les actionnaires n’auront pas à y accéder sous une pluie battante.
La réunion a donc lieu cette année encore au 87 avenue des magasins généraux à Aubervilliers, mais attention ne retenez pas le chiffre 87, votre smartphone ou GPS ne vous y conduira pas. Retenez qu’il s’agit du bloc 187 ce qui est écrit en gros sur la façade à côté de Dock Pullman. Si les conditions sont les mêmes que l’an dernier, il est probable que le lieu de l’AG se repère de loin. En juin 2018, Alexandre Bompard avait battu le rappel des camions de CRS pour éviter une invasion syndicale.
En 2018, les projets de coupes dans les effectifs avaient fait beaucoup de bruit en AG et le climat social n’est pas au beau fixe en France. Le PDG ne s’en laissera pas compter non plus par ses petits actionnaires, puisque le conseil a décidé de proposer au renouvellement Thierry Breton et Charles Edelstenne, âgé de 81 ans. Les deux seniors du comité des rémunérations avaient été très contestées l’an dernier. Autre fait marquant annoncé le 24 avril dernier, Bernard Arnault, un des actionnaires prépondérant au capital de Carrefour, sera remplacé par son fils Alexandre au conseil. Alexandre Bompard, lui, engrangera une rémunération totale de plus de 7 millions € au titre de 2018 mais renoncera à toute indemnité de départ le cas échéant. Il se fera voter en AG une indemnité de non concurrence de 12 mois de fixe et variable, que le conseil de Carrefour activera à sa guise. Il ne touchera ses actions gratuites de 2019 sous condition de performance et qu’en 2022 et « à condition qu’il soit encore dans le groupe à cette date ». Le Comité des rémunérations aurait-il donc tapé un tout petit coup sur la table !
Chez Publicis, nous avions sous surveillance aussi la rémunération de Maurice Lévy devenu Président de Publicis, qui est passée de 2,8 millions € à 1,9 million le 1er juin 2019. Environ 60 % des votes ont approuvé son Say on Pay 2018 et 90 % son Say on Pay 2019, qui est encore trop élevé. A noter que les actions gratuites décernées l’an dernier au DG Arthur Sadoun relatives au plan d’attribution gratuite d’actions « Sprint to the Future » sont déjà tombées à l’eau en raison des performances non atteintes, en terme de croissance organique.
Pour revenir à notre portefeuille, les titres acquis, le sont au moment où ils ont fait l’objet d’une attention particulière de la part de minoritaires.com. Ces achats nous permettent de partager l’expérience de nos lecteurs actionnaires (réception d’information, convocation aux AG, informations sur les opérations financières, accès à Votaccess etc.). Le montant total du portefeuille atteint 5 905 € le 3 juin 2019 et 11 lignes sont dans le rouge à cette date. Seuls EssilorLuxottica, Pernod Ricard, Alstom génèrent un gain.
A ce jour, pratiquement tous les courtiers en ligne et les banques offrent la possibilité de voter en ligne aux AG via Votaccess à l’exception de Fortuneo et de Binck.