Le lancement de l’OPA sur Altran dont nous avions présenté le calendrier provisoire tel que mentionné dans les documents de l’offre du 23 septembre 2019, est repoussé. Il devait intervenir ce 9 octobre 2019 après un feu vert de l’AMF le 8 octobre. Or, le dossier ne cesse de se compliquer, avec les multiples interventions de l’Adam.
Notre l’article du 27 septembre 2019 : Calendrier indicatif et modalités provisoires au 23/9 de l’OPA sur Altran
Des avocats mobilisés contre l’activisme actionnarial opposé prix de 14 €, se seraient adressés à l’Autorité des Marchés Financiers pour évoquer des menaces de poursuite contre l’ADAM ( association de défense des actionnaires minoritaires). Colette Neuville qui se penche sur le dossier depuis la mi-juillet, a fait valoir la contre-expertise de Sorgem Evaluation rendue publique le 5 septembre, qui prône un prix d’Altran plus proche de 17 €. Extrêmement active sur ce dossier, en soutien de l’activiste Elliott avec lequel elle travaille régulièrement, la présidente de l’Adam a demandé une liste d’informations supplémentaires pour l’instant absentes des documents d’offre ce qui explique le retard pris sur le lancement de l’OPA. Elle pointe notamment des conflits d’intérêts¹ au sein d’Altran cachés aux actionnaires et notamment le fait que depuis 2015, Dominique Cerutti était intéressé financièrement à la vente de la participation d’APAX dans Altran par un accord tenu secret.
Les avocats proches de l’initiateur, qui cherchent à stopper l’activisme susceptible de renchérir le prix payé par Cap Gemini, invoquent le non respect du règlement MAR sur les recommandations d’investissement. Ils réclament des sanctions, dans la mesure où ils assimilent l’intervention de Colette Neuville, présidente de l’Adam à une recommandation d’investissement, ce qui semble assez nouveau, voire farfelu ! De même, ils souhaiteraient pouvoir mettre en évidence des délits boursiers comme le délit d’initié ou des positions de concert imputables aux actionnaires dont les opérations sont susceptibles de retarder l’offre de lancement à 14 €.
¹ L’ADAM relève notamment le conflit d’intérêt suivant au sein du conseil d’Altran qui n’aurait pas été communiqué aux actionnaires en temps voulu. Ce texte fait partie de l’expertise indépendante de Finexfi commanditée par Altran :
Accord entre Monsieur Dominique CERUTTI et APAX PARTNERS
Monsieur Dominique CERUTTI et APAX PARTNERS nous ont communiqué une convention de prestations de services conclue avant la prise de fonction de Monsieur CERUTTI en 2015, laquelle prévoit un mécanisme de rétrocession à la charge d’APAX PARTNERS, d’une partie de la plus-valuequi serait dégagée par APAX PARTNERS lors de sa sortie du capital d’ALTRAN tel que décrit dans le projet de note en réponse. Nous avons procédé à une revue de ce contrat de prestation.
S’agissant d’un accord entre le Président Directeur Général de la cible et un actionnaire (et non l’initiateur), il n’y a pas lieu d’apprécier ce contrat comme étant un accord connexe qui aurait été conclu dans le cadre de l’Offre. Néanmoins, nous relevons pour la parfaite information des actionnaires que le mécanisme de rémunération de Monsieur Dominique CERUTTI est fonction dela valorisation de l’investissement d’APAX PARTNERS au moment de sa sortie du capital, laquelle dépend du prix d’Offre de la présente opération. Dans ces conditions, les intérêts de Monsieur Dominique CERUTTI apparaissent alignés avec ceux des actionnaires auxquels s’adresse cette Offre dans la mesure où ledit mécanisme de rémunération conduit Monsieur CERUTTI à rechercher le meilleur prix de cession pour les actions de la société ALTRAN.